RÉSUMÉ
Vers 1870, un étranger s'arrête dans la petite ville de Lago, au sud-ouest des états-unis. Dès son arrivée il tue froidement trois hommes qui l'avait pris à parti. Pendant son sommeil, l'étranger est hanté par un mystérieux cauchemar : Un shérif à terre fouetté à mort par trois hommes devant la population d'un village trop lâche pour lui venir en aide. Le conseil municipal de la ville est confronté à un grave problème. Trois tueurs récemment libérés de prison ont décidé de mettre la villa à feu et à sang par vengeance. ILs font alors appel à l'étranger qui demande carte blanche. Il nomme le nain souffre-douleur des villageois shériff, fait repeindre la ville en rouge et la rebatise "enfer". Quand les trois tueurs arrivent, il a disparu, et ils saccagent la ville. Mais il revient et les tue tous les trois. Avant de repartir d'où il venait, l'étranger s'arrête au cimetierre devant la tombe d'un shérif resté sans inscription, et dit à l'homme qui s'y trouve : "maintenant tu sais quel nom y mettre", alors que celui-ci semble le reconnaitre.
L'homme des hautes plaines commence par un mirage. Nous sommes sur un terrain mi-maquis, mi-desert, la chaleur nous trouble la vision. On voit apparaître une forme mi animal, mi homme. C'est un cavalier. Il se rapproche. Après avoir descendu les collines, où sont cachées les hautes plaines, suivi par un nuage de poussière blanche, il entre dans un village en pleine construction, LAGO. Il traverse la ville sous les regards inquiets et méfiants des villageois et s'hydrate au saloon. Ce début de film, qui sert aussi de générique est à mon avis une des plus belles et des plus significatives scènes mises en scène par Eastwood. La vision trouble du début nous cache d'où vient l'homme, lui otant toutes racines. Sa descente des sommets, dans un nuage de poussière, le vent (+ audible dans la VO), et le regards inquiet, presque médusé des habitants en font un personnage divin. Come un ange, il descend sur terre pour sauver les hommes du péché. Péché qui est ici symboliquement représenté par une tache située juste au dessus du village, que l'on peut apercevoir quand il descend la colline, et qui est en fait le remous de l'eau. Mais un son casse le rythme nonchalant qui s'installe. Un coup de fouet. Ce coup de fouet le fait sursauter et son regards devient haine. Ange ou démon ? Et pourquoi pas Dieu lui-même qui vient confesser les hommes et expier leurs fautes, voir même les punir pour certains.

Personne ne sait avec certitude qui interprète Eastwood. Même lui garde le mystère et laisse à chacun le soin de son interprétation. Dans le film, il s'agirait du frère de l'ancien shérif de Lago fouetté à mort par 3 bandits sous les regards lache des habitants. Il reviendrait alors pour venger son frère. Mais symboliquement il peut aussi être le fantôme de Duncan, l'ancien shérif, revenu punir ses assasins. Démon, fantôme ou frère, l'homme repart comme il est venu après avoir puni le village et s'être vengé. Comme si ce meutre impuni l'avait empeché de poursuivre sa route vers une tranquilité d'esprit, il repart avec un nom, Duncan, gravé sur la tombe du shérif par le nain, et avec un pardon, celui de Sarah, témoin du meurtre contre son gré. Le personnage mystique trouve enfin la paix et peut repartir.
Pour sa seconde réalisation, Clint fait construire une ville entière sur les bord du lac Mono en californie du nord. Celle-ci devant bruler à la fin du tournage, le film est tourné en continuité et le montage effectué en parallèlle. Les producteurs l'avaient accusé de n'être pas assez présent à l'écran sur sa précédente réalisation "un frisson dans la nuit". Alors Clint s'offre un rôle en or, et il sera ommi-présent à l'écran. Les producteurs l'ont alors accusé d'y être trop filmé. Le film étant en effet narcissique et megalomane. Ce qui est probablement normal quand on sait qu'il traite du fantôme d'un shérif qui revient dans sa ville pour se venger des habitants qui n'avaient rien fait pour l'aider, alors que trois hommes le fouettaient à mort devant eux.
Ce film renvoie à ceux de Leone. Il n'a pas de nom, pas d'histoire, pas d'origine sociale. "L'homme des hautes plaines" est un adieu aux western-spaghetti, puisque son film suivant, Josey Wales en sera le contraire, le héros ayant une histoire, une vie passée, une origine. Comme s'il disait qu'il va maintenant faire ses films propre à lui-même. On peut voir en hommage à la fin du film, sur deux tombes, les noms de Sergio Leone et Don Siegel. Il va alors voler de ses propres ailes. Le film eu un accueil très sévère en France, puisque La revue du cinéma le qualifiait de "apologie du facisme". Pour L' Aurore il était "le parfait héros nazi", et le "Mein kampf de l'ouest" pour la revue Positif. Il reste néanmoins un film baroque, complètement fou et très prenant qui reste une oeuvre majeure dans la carrière de Clint Eastwood.